Le fait concerne une délibération du dernier conseil en date du 17 mars, qui annule la précédente (N° 29 du 27 mai 2021) déjà retoquée par les services de l’État -nous nous étions déjà alors interrogés sur la validité du projet, mettant en garde sur la faisabilité.
Il s’agit là de la vente d’un grand parcellaire communal de plaine de 2,6 ha situé au lieudit du ‘Luc’ ; parcelle sur laquelle se trouve un puits de captage, aujourd’hui déconnecté, puisque par ailleurs la commune bénéficie d’une station de pompage dans les eaux du Tarn. Ce puits de captage, important par sa capacité souterraine, est totalement indépendant de la rivière. C’est bien là cette caractéristique particulière -que l’on retrouve sur d’autres anciens puits de captage à Moissac- qui nous a amené à la réflexion suivante : les scientifiques nous promettent, hélas, des années à venir catastrophiques en termes de réchauffement climatique. Les mêmes nous disent que déjà le Quercy a basculé dans un climat de type méditerranéen. Cela se traduira à Moissac par une baisse naturelle drastique du débit du Tarn et de l’Aveyron, sur de longues périodes, avec un risque d’eutrophisation puis de prolifération d’algues dont nous connaissons les conséquences directes sur la station de pompage, aussi perfectionnée soit-elle, mais aussi en termes de santé publique.
Rajoutons qu’un beau matin il faille réserver tout le flux hydrique du Tarn, et plus, pour refroidir les réacteurs de la centrale nucléaire lors d’un incident majeur ou bien encore qu’une pollution durable par percolation rendent les eaux du Tarn et ou de l’Aveyron impropres à la consommation, la seule alternative pour Moissac et ses habitants sera d’acheminer de l’eau venue d’ailleurs par camions citernes ou en bouteilles…
Qui peut sincèrement prétendre que plus jamais la commune n’aura besoin de ces puits et que nous sommes à l’abri de tout imprévu?
C’est cette réflexion, frappée au coin du bon sens, qui a motivée notre intervention auprès de la majorité municipale : conserver impérativement l’accès à ce puits -et d’ailleurs tous les autres de même nature !- tout en acceptant la vente de cet immense terrain (qu’on aurait aussi pu simplement louer ?) et pourquoi pas autoriser le futur propriétaire à y pomper raisonnablement, si nécessaire et tant que nous n’en avons pas besoin!
Ces puits font partie du patrimoine communal, ils appartiennent à tous les Moissagais.
Hélas, même si le sujet fit débat, la majorité vota finalement contre comme un seul homme et le puits fut vendu, préférant la solidarité idéologique et le culte du chef à l’intérêt général de la population !
Les Moissagais, y compris ceux qui sont des inconditionnels de bonne foi de cette municipalité, apprécieront…